lundi 27 juin 2011

Un libraire en colère

Le livre d'Emmanuel Delhomme a eu droit à plusieurs papiers dans la presse, suffisamment pour aiguiser la curiosité. Peut-être que nous allions apprendre des choses, avoir une autre vision du métier et de ses problématiques... tel n'est pas le cas. Les points essentiels sont là, couchés dans les articles sélectionnés par l’Éditeur (Libération... ), le reste n'est qu'un billet d'humeur.
Il faut reconnaître qu'Un libraire en colère n'est pas une réflexion ni un essai sur les maux qui affectent la librairie. C'est un cri. c'est la voix du mourant qui s'accroche à la vie. C'est une colère pour sortir de l'indifférence. C'est le dernier message avant l'effacement, l'oubli et la disparition. Emmanuel Delhomme voit son commerce menacé. Il se sait condamné. Il dresse le bilan, fait le constat, vomit ce monde nouveau et connecté.
Ceux qui attendent de son ouvrage une portée générale (par rapport au commerce indépendant, aux changements sociaux...) seront déçus. Emmanuel Delhomme prêche pour sa paroisse et n'atteint jamais l'universel. Ce n'est pas le but mais cela restreint d'autant l’intérêt de ses remarques.
Pourtant, il touche les vrais problèmes mais sans approfondir, il focalise sur quelques faits et y revient obsessionnellement. Ah ! Internet ! les portables ! La colère est revendiquée mais elle est simplificatrice. L'auteur frappe maladroitement, parfois injustement. Il n'est pas tellement honnête, intellectuellement parlant, quand il passe indifféremment de la crise du Livre à celle de la lecture (qui n'est pas prouvée). Et malgré quelques jolies pages, plus on avance dans le texte, plus on le sent aigri, plus on se lasse, plus... il nous perd.

Un libraire en colère de Emmanuel Delhomme, aux éditions L’Éditeur, mai 2011.

Je profite de cette critique pour renvoyer à un article précédemment écrit sur les maux du Livre.

Ajoutons, concernant la librairie, que :

- La spéculation immobilière a des conséquences dramatiques autant sur les commerces que sur le pouvoir d'achat et le moral des ménages. La mairie de Paris essaye difficilement de trouver des solutions : Vital'quartier.
- Le prix unique du Livre, restreint à quelques pays, ne correspond plus aux habitudes de consommation (généralisation de la seconde main, internationalisation du commerce, nombreuses opérations éditoriales : un livre en cadeau pour l'achat de deux... ). Que faire ?  L'abrogation de cette loi serait, pour les libraires indépendants, suicidaire.
- Le système qui permet les retours d'ouvrages invendus en contrepartie d'un avoir est d'une grande perversité. Quand les ventes diminuent, les retours en provenance des librairies augmentent. Pour couvrir et compenser les avoirs, les éditeurs produisent plus de livres. La machine s'emballe. C'est le système de cavalerie. Emmanuel Delhomme compare cela à juste raison au système bancaire (crédits... ).
- L'accueil en librairie est un des points noirs de la profession. Réputé froid, caustique et peu engageant, le libraire intimide. Même si l'image est en train de changer et que les choses bougent, il est difficile de ramener à soi un client refroidi.
On pourrait rapprocher cela des bistrots "à l'ancienne" où les patrons bougons et peu aimables ont râlé contre la concurrence des fast food sans se remettre en cause. Il a fallu l'arrivée d'une nouvelle génération avec d'autres concepts pour faire revenir la clientèle.
Alors, ne désespérons pas.

- Monsieur -

dimanche 19 juin 2011

Women traffic

 Version française : Trafics de femmes

Frightening.
Women traffic is an investigation about the mysteries of women and children exploitation for sexual purposes.
With stories who bring us from Japan to Mexico, while passing by Burma and Middle East, Lydia Cacho reveals to us the mafia mechanisms and the backstage of sexual trade, which became the most profitable traffic in the world, along with arms and drug trafficking.
All of the defaults of human societies are highlighted in these dramas: sexism, racism, violence, and the lure of profit…
It makes us wonder about the place of women and minorities, globalization, corruption and misery (both educational and financial).
There are a few illustrations presented in the booklet inside. We forget about the captions of the pictures very quickly, as they seem derisory and useless (despite all of the horror, and maybe because of the emotional load of the book).
We will dwell upon maps who detail the deals of people around the world (sexual tourism, corruption…). Their readings are eloquent.
Based on a field work and a deep legislative and political knowledge, Lydia Cacho defines the problems of sexual exploitation, but doesn’t evade its complexity.
She highlights the importance of army and wars in the developing of this phenomenon, the links between the different types of traffic: weapons, people (immigrant, workforce…), organs; the impossible fight without neither education nor sex equality, without solving misery. The balance is hard to find between the struggle against the exploitation of human beings, while respecting liberties and avoiding recoveries (religious, extremists…)
To conflict with this world of violence, corruption, dehumanization is not without danger. Lydia Cacho knows the collusion between some police officers, mafia mobs and politicians. She paid the price for it (as much as many witnesses interrogated and defenders of liberties, without forgetting that a few of them deceased…)
As a conclusion, which is not really optimistic, the book includes a terminology of terms that are used, like “mafia”, “traffic”, “slavery” or “deals”. As many precisions necessary to understand the subject and approach it without misunderstanding it.
Lydia Cacho ends the book with an annex where she gives tracks to fight, at our scale, against the exploitation of fragile and weakened persons, children in particular.
Even if some advices are from an activist, the implication ensues from awareness.
The only thing left to do is either fight or give up.
Talking about it already an improvement.

- Monsieur -

Translated by Mademoiselle

Trafics de femmes to Lydia Cacho
Nouveau Monde Publishers

jeudi 16 juin 2011

La Part des Anges

La Part des Anges est le troisième disque du groupe Casse-Pipe.
Couronné par le prix de l'académie Charles Cros, on peut considérer que celui-ci a été reconnu pour ses qualités et son intérêt culturel.
Depuis, le groupe qualifié de néo-réaliste s'est dissous.
L'album est épuisé mais toujours disponible en occasion de 1 à... 25 euros !
Par contre, il est bien difficile de l'écouter sur la Toile.
Le site Domiblog liste bien la discographie de Casse-Pipe mais la lecture n'en paraît plus possible (si vous y arrivez merci de nous en indiquer la manière).

Une fois de plus, l'offre légale sur Internet, de plus en plus soumise au paiement en ligne, n'est pas à la hauteur. Malgré les annonces et l'alléchante quantité de titres proposés à l'écoute, les grands sites de streaming et de téléchargement font l'impasse sur de nombreuses créations. Il suffit qu'elles aient été expurgées des catalogues de l'industrie musicale, qu'elles soient trop confidentielles ou qu'il y ait eu des tracas judiciaires pour en priver l'auditeur potentiel.
De son côté, le Web citoyen contient beaucoup de lacunes dès que l'on sort des sentiers battus ou que l'on s'aventure dans des contrées un peu plus... difficiles.
On n'est finalement pas loin de la réalité physique où il faut dénicher ses "adresses".

Et le problème se pose aussi pour la littérature bien que l’État se soit engagé auprès des éditeurs à numériser une partie des œuvres indisponibles mais toujours sous-droit. Il convient de rester méfiant quant à la qualité et au tarif qui nous seront imposés.

La question se pose alors : doit-on enfreindre la légalité pour découvrir une chanson ou un disque ?
Sachant que les auteurs ne touchent rien sur la vente en seconde main et qu'une partie du patrimoine disparaît des mémoires sans que personne ne s'en émeuve vraiment, je ne ressens pas de scrupules à diffuser les textes suivants (si toutefois des ayants-droits s'offusquent de la manœuvre, je m'engage à les retirer de cet article) : 

Casse-Pipe, extraits de l'album La Part des Anges, 1998.
Les textes sont, sauf mention contraire, de Denis Flageul.

Les peintures et illustrations qui accompagnent le livret sont de Tonio Marinescu.
Louis Pierre Guinard est au chant.


- Fréhel (extrait) -

Dans le rouleau de toutes les douleurs
Berce-moi
Dans le rouleau de toutes les douleurs
Berce-moi, berce mon cœur.
Il paraît que la mer est un grand cimetière
Où git le souvenir de nos amours corsaires.
Et sur le sable d'or
La vague roule encore
Éternellement lasse
Des amours qui trépassent...

Denis Flageul / Gil Riot - Philippe Onfray.

- Les dortoirs (extrait) -

En ce temps là j'étais dans mon adolescence
Je rêvais le dimanche en lisant du Cendrars.
Je voulais sur les quais voir les trains en partance
M'enivrer des odeurs d'impossibles départs...
Quand l'Automne allumait ses talus dans la brume.
Je devinais au loin l'avance des brouillards.
Et le pas des chevaux dans la terre qui fume.
Et je sentais monter d'agréables cafards...

Denis Flageul / Gil Riot - Philippe Onfray.

- Détournement de voyageurs (gare du Nord) (extrait) -

Je bois à nos amours
Démaquillées
Diaphane dans le matin glacé
Je bois à ton départ
Je bois à ton départ
Hôtel de l'arrivée

Sylvie Rouch / Gil Riot.

- À Maurice Pilorge -

Un enfant de vingt ans à la démarche digne
Regarde le bourreau tout droit au fond des yeux
Et puis il s'agenouille en ignorant la ligne
Du couperet luisant qui le lance au ciel bleu
Pilorge était son nom, il était condamné
Pour avoir un beau soir trucidé son amant
Et là, dans la prison, il a rencontré Jean
Et ils ont fait l'amour contre l'éternité

Une histoire de passion
Un amour de prison
Dans le printemps breton
A roulé dans le son
Une histoire de passion
Un amour de prison

Une histoire de passion
Un amour de prison
Dans le printemps breton
A roulé dans le son
Une histoire de passion
Un amour de prison

À l'enfant assassin ils ont tranché à la tête
Au nom de la justice parce qu'il était voleur
Et c'est pourquoi Genêt sans faire de détours
A écrit en rageant comme un hymne à l'amour
"La chanson qui traverse un monde ténébreux
C'est le cri d'un marlou porté par ta musique
C'est le chant d'un pendu raidi comme une trique
C'est l'appel enchanté d'un voleur amoureux
Un marin de seize ans appelle des bouées
Que nul marin ne lance au dormeur affolé
Un enfant reste droit, contre le mur collé
Un autre dort bouclé dans ses jambes nouées"

Une histoire de passion
Un amour de prison
Dans le printemps breton
A roulé dans le son
Une histoire de passion
Un amour de prison

Mars mil neuf cent trente neuf, prison de St Brieux

Christian Caujolle - Denis Flageul - Jean Genet / christophe Menguy.
"... dans le train du retour, j'ai relu "le Condamné à Mort". J'étais heureux de vérifier que j'éprouvais la même émotion que la première fois, la certitude de lire le plus beau des textes amoureux." C. Caujolle
- Monsieur -

P.S.: De nombreux chanteurs ont interprété Jean Genet.
Si vous ne pouvez vous offrir un enregistrement de Casse-Pipe, vous pourrez vous consoler aux côtés de Marc Ogeret qui prête sa voix au Condamné à Mort sur une musique d'Hélène Martin.

dimanche 12 juin 2011

La Mise à part : de l'importance des mots et du choix de ceux-ci.

Metteur à part : employé chargé de préparer les commandes d'ouvrages, de la réception des colis, du tri des articles, de leur mise en rayon, des retours de marchandise...

Cette qualification est spécifique à l’Édition, on parle ailleurs de magasinier.
Ce métier n'existe pas à proprement parler dans les petits établissements où la polyvalence est de rigueur. Il tend à disparaître dans les grosses structures où le taux d'erreurs non reconnues lors de la réception (marchandise mal servie, erreur de quantité ou problème de qualité) semble moins coûteux que la charge salariale.

Par extension, le local où est relégué le réceptionnaire (terme plus général et non spécifique aux métiers de l'Édition) s'appelle la mise à part. Cette réserve est souvent une cave ou un sous-sol, parfois un entrepôt, quelquefois un réduit.
"Travailler en mise à part n'aide pas à se sentir valorisé."

Et "mettre à part" ? Qu'est-ce que ça signifie ?
Logisticien du Livre ? Soutier de l’Édition ? Manut' ?

En musardant sur le Net, j'ai fini par trouver un petit historique qui me semble convaincant.
Je l'adresse aux employeurs et à ceux qui rédigent des conventions collectives sans pouvoir expliquer ce que recouvre un nom, aux sans-grades de l'Édition et de la librairie, à celles et ceux qui s'interrogent sur la signification du terme.

D'après le Dictionnaire François de César-Pierre Richelet édité en 1680 il faut y voir une pure faute d'impression, il faudrait dire "metteur à port". (page 58)

Un metteur à port est un ouvrier sur les quais qui décharge les provisions des bateaux pour les mettre sur le port.
Et l'on y voit beaucoup plus clair.

On pourrait étendre nos recherches avec le "boute-à-port" et les fonctions de débacleur (de Gallica en Google-Livres, de bibliothèque en librairie).
Et de mot en mot, on se perdrait en dictionnaires et on rêverait de nouveaux horizons...

- Monsieur -

mercredi 8 juin 2011

Le lion

Au pied du Kilimandjaro, une réserve naturelle, le Parc royal, protège les animaux sauvages de la cruauté de l'homme. Ce parc est visité régulièrement par des touristes occidentaux pas vraiment conscients de ce qui les entoure.

Un homme, plus attentif que les autres à la beauté de la nature sauvage, se voit accordé la confiance du directeur du parc royal et de sa fille.
C'est elle, après une rencontre au frontière de la réalité, qui l'entraînera hors des sentiers battus, dans les recoins ignorés du parc, à la rencontre des peuples de ce pays, Masaï, Kikouyou, Wakamba, et du plus grand fauve d'Afrique : le lion.

Celle que l'on appelle la fille du lion s'est rendue maître de ces félins, au grand dam de sa mère effrayée et pour la plus grande fierté d'un père fasciné par les bêtes sauvages.

En osmose avec la nature, la petite fille donne une leçon de vie, de courage et de caractère que personne ne peut s'attendre à trouver chez une enfant.

Et c'est un homme profondément touché par ce qu'il a découvert dans cette Afrique sauvage qui raconte son périple dans cette réserve.

Roman d'aventures et récit de voyage, Le lion nous touche par la beauté renversante de la nature africaine et par les descriptions psychologiques des personnages. Tous, qu'ils aient un rôle important ou non, directeur du parc, chauffeur, Masaïs, mère angoissée, chasseur ou fillette, laissent une trace dans l'histoire comme dans le souvenir que l'on en garde, longtemps après la lecture.

- Madame -

Le lion
de Joseph Kessel
éditions Folio Gallimard

lundi 6 juin 2011

Amos et les pissenlits

Amos et les pissenlits est un joli ouvrage dont on peut regretter le prix excessif au vu des finitions (traces de colle sur tous les exemplaires parcourus, allure légèrement de guingois) et du format réduit (15x11cm, 20 pages).
Il faut, pour être honnête, préciser que le papier est solide, épais et que le livre a une bonne prise en main.

Ajoutons qu' Amos est un personnage attachant pour les tout petits : un koala coloré qui découvre le monde en noir et blanc (les pissenlits, la pluie... ) avec une curiosité naïve et rêveuse. Ses premiers pas sont racontés et mis en image de façon rafraîchissante sans être mièvre ni ridicule, ce qui n'est pas si fréquent.

- Monsieur -

Amos et les pissenlits d'Anne Cortey et Janjk Coat (illustration), aux éditions Autrement, 2011. 10 euros.
Amos et les gouttes de pluie d'Anne Cortey et Janik Coat, aux éditions Autrement, 2011. 10 euros.

(minimalistes, ces livres-accordéons sont fins et poétiques, doux comme les yeux d'un enfant qui s'endort dans des bras protecteurs)

Amos et le pays noir, aux éditions Autrement,  2009. 16,50 euros.

samedi 4 juin 2011

Londres 2012 et autres dérives

Londres 2012 et autres dérives de Iain Sinclair est avant tout un bel objet.


Intrigant dans sa forme, il apparaît mystérieux.
Au dos de celui-ci, un cartouche fournit quelques informations, sommaires.


Seuls des noms de lieux dont l'auteur parlera sont mentionnés sur la carte qui enveloppe l'ouvrage. Dépliée, elle dévoile une couverture noire.
Titre, auteur : une ligne. Le nom de l'éditeur est placé en retrait.
Sobriété des couleurs, pureté de la typo. Chapeau !
Un patchwork de photos, illustrations du texte, complète le plan de Londres.


Londres 2012 et autres dérives est aussi un livre de combat, humain, politique. Il aurait pu être écrit à Paris, Bruxelles ou Pékin, dans toutes les capitales livrées aux promoteurs. Partout où l'on constate les mêmes dégâts, l'absurdité et la violence froide. Sinclair dénonce la politique de l'expulsion et de la table rase. Il témoigne de ce qui est, de ce qui n'est déjà plus. Il défend l'âme d'une ville, sa respiration, sa population contre l'oubli, l'effacement des traces, des souvenirs. Il est dans la lignée de Prévert, Doisneau, Brassaï ; le réalisme poétique.

Et son arme, c'est le style, car Sinclair nous bluffe.

Qu'est-ce que c'est beau les mots quand ils sont bien choisis ! Quand la géométrie d'un lieu, l'urbanisme influe sur la pensée, sur le comportement. Il n'y  pas d'images. Une description, une simple description. Iain Sinclair part d'un lieu, décrit un arbre, un mur, une rue, digresse, de la littérature au cinéma, voyage... des pieds à la tête... et retour à l'endroit que l'on n'a pas quitté. Il laisse parler les mots. L'alliance de ceux-ci, l'assemblage des phrases, tout est dit. Quelle musique merveilleuse quand ils sont bien choisis, les mots ! Le style, le bonheur de goûter l'écriture comme on peut boire aux lèvres ! Comme cela fait du bien un phrasé appliqué dans la simplicité !

Et puis, il y a l'humour, féroce, mauvais, vachard. L'humour incisif de celui qui dénonce. L'humour, élégance du désespoir, de celui à qui l'on prend l'Amour, qui le voit malmener, défiguré, qui, d'un sourire détourne la larme de sa joue quand il faut témoigner de la souffrance humaine, du quotidien.
C'est la gouaille du mauvais garçon à qui l'on vole un passé, l'histoire de sa cour, de son terrain de jeu, ses voisins, ses copines, ses copains. C'est une sorte de gavroche érudit, un piéton bagarreur et moqueur.

Mais Sinclair est aussi assassin quand il s'agit de dénoncer les coupables ; sa prose se fait coups de poing, matraquage, démolissage en règle. Il avance seul contre une pieuvre, sans masque ni cagoule, invulnérable, implacable. Le geste est beau, terriblement bandant ! Et peu importe qu'on soit d'accord ou pas, que l'on partage sa vision des choses, son radicalisme amoureux, l'attachement viscéral à son quartier de Londres, pour peu que l'on soit sensible au lyrisme, Londres 2012 et autres dérives est une première approche (une compilation d'articles et de textes choisis) avant d'aborder l’œuvre de ce flâneur invétéré.

Londres 2012 et autres dérives de Iain Sinclair, traduction d'Héloïse Esquié et de Yann Perreau
Manuella Éditions, février 2011

- Monsieur -

jeudi 2 juin 2011

Books lovers never go to bed alone

Books lovers never go to bed alone
ressemble au titre d'une chanson.
Il nous rappelle les doux refrains d'enfance
quand les petits en pyjama se réfugiaient
avec leur livre au fond d'un lit douillet.

Books lovers never go to bed alone
est un album-photo, album en construction.
Des bibliothèques et des livres, des livres à foison,
des agrégats de livres...
des étagères, des piles, des murs.

Pas besoin de parole, on se comprend, on savoure
l'envahissement.
On est bien dans notre château de livres.
Books love... on ne guérit pas de ce bonheur-là.


- Monsieur -