Edwarda porte son nom en référence à l'héroïne de Georges Bataille, prostituée déifiée par l'auteur.
Edwarda est une revue de lettrés bon chic et mauvais genre parée de photos de demoiselles dévêtues.
Elle en est à son troisième numéro ; le premier était un peu boiteux dans sa forme, un peu léger dans son papier ; une ébauche de ce qui allait devenir cette élégante revue.
Mais, au milieu de tous ces "livres-magazines" aux frontières de l'art et de la mode comment la distinguer ? Comment la retrouver ?
Deux traits de caractère l'élèvent au dessus des autres : la distinction et le propos.
Edwarda est grande, racée, impeccable (peut-être un peu trop). Elle n'a pas besoin d'en faire des tonnes, d'en rajouter : une photo suffit à habiller son titre.
Mais la beauté des formes n'est rien sans un peu d'ombre, de profondeur...
Edwarda se relève après l'acte animal dans la lumière d'un volet entr'ouvert. Elle sort heureuse et apaisée, traverse un jardin sous le soleil d'un automne parisien.
Et la mélancolie nous gagne...
Bonheur de replonger dans la lecture d'auteurs modernes à l'écriture soignée ! Classiques, classieux, mais loin des réflexions égotiques et autres formules creuses qui terrassent le lecteur, les textes sont d'une grande tenue.
De Simon Liberati qui nous tient en haleine sur deux pages à Jean Paul Civeyrac qui libère des propos terrifiants d'Amour (superbe déclaration de possession), Edwarda a tenu sa promesse en frôlant la lisière de l'ivresse, entre érotisme et décadence.
Merci.
Edwarda 3 septembre 2010, revue dirigée par Sam Guelimi.
Edwarda 4.
- Monsieur -
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