Introduction.
Le monde de l'écrit a toujours évolué au fil des époques mais les changements de ces dernières années ont été plus structurels et plus rapides qu'auparavant. Ils ont touché les fondements de cet univers longtemps préservé des dangers d'une économie à outrance et d'une technologie que l'on peut qualifier d'immatérielle.
-Depuis quinze ans environ les maisons d'édition ont été restructurées, vendues, rachetées, regroupées. Le phénomène ne se limite pas à la France. Les conglomérats détiennent et contrôlent désormais une grande partie de la chaîne du livre à travers le Monde (du "producteur au consommateur"). André Schiffrin a fort bien décrit et analysé la situation à travers ses articles et ses livres.
A contrario le nombre de petits éditeurs explose de façon bénéfique.
-Les libraires ont cédé du terrain (contraints et forcés) aux vendeurs en librairie et malgré de nombreuses résistances les librairies de conseil et de proximité ont du mal à se maintenir (Reconnaissons à leur grief que le savoir et l'accueil ne vont pas toujours de pair).
-Les bibliothécaires voient les usages et leur métier changer.
-Les éditeurs sont attentifs à la situation que subissent les industries dites culturelles, observent ce qui se passe par rapport à la musique et au cinéma. Ils se préparent timidement (prudemment) considérant peut-être que les premiers qui se lanceront véritablement dans le numérique payeront les pots cassés. Certains commencent cependant à franchir le pas: il n'est que temps, le grand changement est à nos portes!
-Je n'aborderai pas le problème du prix du livre, de l'accès à la culture ni de la gratuité sur internet (toute relative si l'on tient compte des différentes taxes, du prix de l'énergie, du coût de l'équipement, des abonnements...). Je me bornerai à constater que l'auteur, le créateur (celui qui est à la base du système, celui sans qui rien ne serait) est le seul dans la chaîne du livre (qui pourtant abuse des bas salaires et des stagiaires non rémunérés) à ne pas vivre de son métier, à ne pas tirer une rétribution décente de son travail. Cette situation unique est inique. Avec l'avènement du numérique, il serait temps de se pencher sur le statut de la création en France.
-Malgré les réflexions intéressantes de François Bon et de la Société des Gens de Lettre (entre autres), les auteurs, comme toujours, semblent les grands oubliés de l'histoire. Pourtant, le numérique entraîne des changements de comportement (interaction entre les différents médias, position du lecteur, concentration, rapidité, réactivité de celui-ci...). Cette évolution amènera forcément des remises en cause dans le travail de la pensée, dans l'élaboration du livre, le rapport avec le public. L'œuvre, la place de celle-ci, son statut et celui du créateur se devra d'évoluer.
Je vais donc tenter en quelques chapitres hebdomadaires (consacrés au lecteur, à la librairie, aux Rfid et au livre numérique) de cerner les évolutions qui touchent le monde du livre et de l'écrit.
Je vous invite cependant à consulter les liens dans la rubrique "Autour de l'écrit". Ces quelques sites régulièrement actualisés sont très bien faits, renseignés et réactifs. Ceux sont eux les spécialistes.
-Monsieur-
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