vendredi 4 janvier 2008

Celtic Faeries


Pierre Dubois (avec un "s", malheureuse coquille de couverture) nous annonce la couleur dans une préface hommage: il nous transporte! Le spécialiste du petit peuple, dans un texte imagé, cerne habilement Jean-Baptiste Monge. En citant Richard Doyle, Dulac, Arthur Rackham et les Fairy painters, il le situe dans la lignée des dessinateurs imprégnés de préraphaélisme, des grands illustrateurs amoureux de nature et de fantastique. Il n'omet pas de préciser que Monge a du tempérament, défend un style propre à sa personnalité, va puiser en lui-même son inspiration sans jamais copier ses illustres prédécesseurs.
L'invitation de Pierre Dubois se prolonge sur plusieurs pages enluminées de dessins pour nous préparer, nous mettre en condition...
Nous pénétrons alors dans le monde enchanteur des celtic faeries. Sur un papier aux couleurs de parchemin nous passons dans un désordre touffu du Leprechaun à L'arbre à fées et des merriens aux fées noires. Le texte est celui d'un conteur qui mêle la grâce d'une frêle jouvencelle à la crasse d'un vieux grincheux. Il exhale des parfums de whisky dans des tavernes enfumées. Dans un subtil mélange de crayonnés, d'esquisses et de peintures, on entend le crépitement du feu dans la cheminée, on peut goûter l'amertume de la bière sur les lèvres d'une fée (indifféremment homme ou femme). On distingue dans les crevasses d'un frêne ou les graviers d'une rivière le passage d'un attelage ou d'un bonhomme minuscule. On baguenaude, on vagabonde...
Dehors, la campagne a perdu ses couleurs automnales. On est au chaud, on s'endort.

-Monsieur-

de Jean-Baptiste Monge (site assez sobre mais large présentation de son travail)
éditions Au bord du Continent (très bel habillage; joli travail sur le monde féerique)
2007

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