L'histoire a de quoi amuser :
Un vieil homme, incompris par les femmes qu'il ne comprend pas beaucoup mieux, est certain de rester immortel tant qu'il boira de son whisky maison, breuvage dont il tient la recette d'un indien mort dans ses bras.
Marié plusieurs fois mais jamais plus de quinze mois, Jack fut le père (absent) d'une petite fille qui, quelques années plus tard, devint, elle-même, maman. Cela fut ainsi durant treize années parce que la treizième, elle mourut noyée.
À la mort de sa mère, Titou, l'enfant, part vivre chez son grand-père, au grand dam de l'assistante sociale qui ne voit vraiment pas, même en fouillant très loin et en le voulant très fort, quelle éducation cet homme-là peut apporter à son petit-fils, hormis peut-être l'apprentissage du jeu et de la boisson.
Seulement voilà, bien que différents, les deux hommes se sont trouvés et s'aiment plus que tout au monde : fantaisie et bonheur de vivre les rapprochent.
Car Titou, lui aussi est un de drôle de numéro ! Une seule passion anime ses jours et ses nuits, depuis l'adolescence : construire des barrières. Planter des rangées absolument parfaites de pieux, partout autour du terrain du vieux. Celui-ci, totalement épris de liberté, a du mal à cerner le rejeton, mais le laisse faire.
Une rencontre du troisième type va donner un nouveau sens à leur vie : un petit canard, terrorisé par un terrible sanglier, ennemi juré de Titou (il arrache les barrières). Le jeune homme le récupère et va en faire l'un des piliers de la famille.
Baptisé Canadèche, ce canard a une sacrée personnalité, une intelligence remarquable et un appétit à faire pâlir tous les diététiciens du continent.
Volatile subtil, obèse et caractériel, il s'intègre rapidement à la maisonnée, partage les activités des deux hommes et de leur chien avec une remarquable facilité, et donne naissance à de fantastiques moments d'anthologie.
L'oiseau Canadèche est l'un des livres les plus drôles, les plus réjouissants que j'ai pu lire ces dernières années. Très court et complété par une longue postface du traducteur Nicolas Richard, il donne envie de lire rapidement Stone Junction, le seul autre roman traduit en français de Jim Dodge.
- Madame -
L'oiseau Canadèche
de Jim Dodge
Traduction de Jean-Pierre Carasso et postface de Nicolas Richard
éd. Cambourakis 2010
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