Trois personnages gravitent autour de l'exécution d'une "faiseuse d'ange". Trois personnes violemment touchées par les conséquences de l'avortement bien avant sa légalisation en France, pour des raisons très différentes.
Lucie L., jeune femme à l'enfance remplie de lumière et de l'amour de sa mère, s'avorte en solitaire, loin de son mari envoyé au STO, pendant la guerre.
Marie G., condamnée à mort pour avortements multiples, et donc assassinats aux yeux de la justice française, vit sa dernière journée et revient sur sa vie, les enchaînements qui en ont fait une "sorcière", avant sa mort. Elle sera l'une des dernières femmes décapitées avant l'abolition de la peine de mort.
Enfin, Henri D., héritier de la charge d'exécuteur des hautes oeuvres, s'apprête à obéir aux ordres de l'Etat et à faire passer sur la planche à bascule le corps bientôt sans vie de Marie G., avec tout le professionalisme et les questions qu'il ne se pose plus sur le rôle que lui donne cette charge.
Une journée douloureuse, vécue avec ces trois êtres condamnés d'avance à subir les conséquences de ce qu'ils étaient, sont et sont devenus, dans un état d'esprit très clair et sans concession, dans la plus grande solitude. La violence des actes est dite sans fioritures, sans appitoiements, toute nue.
Un roman cru, touchant, violent mais sans volonté de faire voir l'horreur. Avoir les cartes en main pour réfléchir, et se demander qui des trois personnages nous pourrions être, avortée, avorteuse ou bourreau, et lequel des trois est le plus à plaindre ou à maudire.
S'il y a lieu.
-Madame-
Qui touche à mon corps je le tue
de Valentine Goby
éd. Gallimard 2008
Lucie L., jeune femme à l'enfance remplie de lumière et de l'amour de sa mère, s'avorte en solitaire, loin de son mari envoyé au STO, pendant la guerre.
Marie G., condamnée à mort pour avortements multiples, et donc assassinats aux yeux de la justice française, vit sa dernière journée et revient sur sa vie, les enchaînements qui en ont fait une "sorcière", avant sa mort. Elle sera l'une des dernières femmes décapitées avant l'abolition de la peine de mort.
Enfin, Henri D., héritier de la charge d'exécuteur des hautes oeuvres, s'apprête à obéir aux ordres de l'Etat et à faire passer sur la planche à bascule le corps bientôt sans vie de Marie G., avec tout le professionalisme et les questions qu'il ne se pose plus sur le rôle que lui donne cette charge.
Une journée douloureuse, vécue avec ces trois êtres condamnés d'avance à subir les conséquences de ce qu'ils étaient, sont et sont devenus, dans un état d'esprit très clair et sans concession, dans la plus grande solitude. La violence des actes est dite sans fioritures, sans appitoiements, toute nue.
Un roman cru, touchant, violent mais sans volonté de faire voir l'horreur. Avoir les cartes en main pour réfléchir, et se demander qui des trois personnages nous pourrions être, avortée, avorteuse ou bourreau, et lequel des trois est le plus à plaindre ou à maudire.
S'il y a lieu.
-Madame-
Qui touche à mon corps je le tue
de Valentine Goby
éd. Gallimard 2008
1 commentaire:
Moi aussi j'ai trouvé ce texte noir et violent mais quand même super intéressant. Je trouve que l'écriture de Valentine Goby est très particulière et plutôt originale dans le monde de l'édition aujourd'hui...
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