Après avoir livré deux premiers textes sur l'état du Livre dans le monde et spécialement aux États-Unis (L'Édition sans éditeurs et Contrôle de la parole), André Schiffrin nous revient avec ce nouvel essai, sorte de mise à jour et en perspective des précédents ouvrages.
Il décrit la situation actuelle, pourtant désolante et dramatique, sans aucun défaitisme. Il ouvre des portes, analyse, compare ce qui se passe dans différents pays (problèmes et solutions), propose des pistes pour en sortir avec la vitalité d'un explorateur.
Après une large introduction dans laquelle il revient sur ses premiers constats et sur l'affaire Vivendi (rappel historique qui prend une résonance particulière en ce moment de turbulences au sein du SNE), il étudie l'Édition, la Presse et la Librairie. Il ajoute un chapitre sur le Cinéma qui lui permet une comparaison globale par rapport aux conflits qui se nouent entre les indépendants et les grosses structures.
Quand André Schiffrin parle de stock limité pour les copies de
films ( ce qui prive certains cinémas de leur diffusion), je ne peux m'empêcher de penser à ce qui se passe en librairie.
Prenons l'exemple d'une bande dessinée qui bénéficie d'un " gros plan média" lors de sa sortie. Un libraire dont la BD n'est pas le fonds de commerce en commande exceptionnellement un ou plusieurs exemplaires. Il recevra comme réponse quasi systématique du distributeur : "manquant dispo. sous peu noté". Cela revient à dire qu'il ne recevra le livre commandé, alors qu'il est en pile dans toutes les grandes surfaces culturelles, qu'après les premiers retours d'invendus de ces mêmes grandes surfaces, 2 ou 3 mois plus tard.
Et c'est une des comparaisons possibles...
La partie qui conclut le livre est particulièrement intéressante. André Schiffrin analyse en quelques mots la position de monopole de
Google ; il explique très finement les dangers que cette situation induit et la manière d'y échapper.
Son intervention sur le copyright et le droit d'auteur est également très pertinente.
Ne serait-ce que pour ces pages, L'Argent et les Mots est incontournable. André Schiffrin apporte une explication claire et concise sur ces deux thèmes, pourtant traités en large et en travers par de nombreux médias.
Malgré quelques allers-retours, comparaisons qu'on peut juger rapides entre pays et données (on n'est pas dans un essai au développement économique précis et détaillé, André Schiffrin resserre au maximum les informations pour aller à l'essentiel, faire passer son message politique - au sens noble du terme - ) ce petit livre est indispensable pour qui veut comprendre ou participer aux enjeux culturels qui se déroulent sous nos yeux : André Schiffrin condense en quelques pages tous les paramètres, toutes les problématiques posées au monde de l'écrit, plus généralement de la culture par rapport à la main mise des pouvoirs financiers. Et ce qui est formidable, c'est sa volonté, son optimisme inaltérable! L'énergie d'une passion!
-Monsieur-
L'Argent et les Mots de André Schiffrin aux Éditions de La fabrique, 2010
A lire également, cités dans l'ouvrage :
J'ai fait HEC et je m'en excuse de Florence Noiville aux Éditions Stock.
L'Édition, l'envers du décor de Martine Prosper aux Éditions Lignes.
Petites fiches de lecture pour partager nos coups de coeur et découvertes littéraires.
samedi 27 mars 2010
samedi 20 mars 2010
Hey!
Enfin, une éclaircie dans ce vieux fond de grisaille!
Les lecteurs de Juxtapoz (avant son orientation "street-art") et ceux d'Hi-Fructose ne pourront que se réjouir de l'arrivée d'une revue francophone (bilingue pour être honnête) consacrée aux mouvements artistiques issus de la pop culture.
Hey! sous-titrée "modern art et pop culture" se présente sous un format à l'italienne avec des stickers, une poupée en carton à découper, des cahiers de différents formats et un papier de qualité. Elle n'a ni les publicités ni le côté people (trash et vernissage) des revues américaines.
Il y a un beau travail de mise en page et l'on ne se plaindra pas de devoir "jouer" avec le sens de cet objet (de quel côté on le tourne?!) puisque les œuvres présentées bénéficient ainsi d'un format extra-large ou extra-long.
Une belle unité se dégage de ce mensuel jubilatoire à la finition soignée dont le ton est donné en prologue (tatouages, graffiti, jouets, bandes dessinées, peintures... ) : " Nos alternatives d'hier, nos refuges, nos marges, nos réseaux sont sous les projecteurs. Hey! est notre corde vocale. Avec l'Europe en haut-parleur."
Hey! arrive donc à parler de ce qu'on aime (œuvres et artistes) sans racolage ni hypocrisie commerciale. Ils n'ont pas pris grand risque sur les artistes présentés (la plupart sont connus et reconnus) mais ils ne trahissent pas non plus leur univers. L'essentiel est de prendre ses marques.
Le plaisir des rédacteurs étant perceptible, communicatif, on attend la suite avec impatience!
- Monsieur -
Hey! numéro 1, Mars 2010, trimestriel publié par les Éditions Ankama.
Les lecteurs de Juxtapoz (avant son orientation "street-art") et ceux d'Hi-Fructose ne pourront que se réjouir de l'arrivée d'une revue francophone (bilingue pour être honnête) consacrée aux mouvements artistiques issus de la pop culture.
Hey! sous-titrée "modern art et pop culture" se présente sous un format à l'italienne avec des stickers, une poupée en carton à découper, des cahiers de différents formats et un papier de qualité. Elle n'a ni les publicités ni le côté people (trash et vernissage) des revues américaines.
Il y a un beau travail de mise en page et l'on ne se plaindra pas de devoir "jouer" avec le sens de cet objet (de quel côté on le tourne?!) puisque les œuvres présentées bénéficient ainsi d'un format extra-large ou extra-long.
Une belle unité se dégage de ce mensuel jubilatoire à la finition soignée dont le ton est donné en prologue (tatouages, graffiti, jouets, bandes dessinées, peintures... ) : " Nos alternatives d'hier, nos refuges, nos marges, nos réseaux sont sous les projecteurs. Hey! est notre corde vocale. Avec l'Europe en haut-parleur."
Hey! arrive donc à parler de ce qu'on aime (œuvres et artistes) sans racolage ni hypocrisie commerciale. Ils n'ont pas pris grand risque sur les artistes présentés (la plupart sont connus et reconnus) mais ils ne trahissent pas non plus leur univers. L'essentiel est de prendre ses marques.
Le plaisir des rédacteurs étant perceptible, communicatif, on attend la suite avec impatience!
- Monsieur -
Hey! numéro 1, Mars 2010, trimestriel publié par les Éditions Ankama.
mardi 2 mars 2010
La mère des poissons abandonnés
La Mère des Poissons abandonnés.
L'alliance du dessin et du texte,
une même écriture,
indissociables et malhabiles,
ponctuée de croches, d'enfantillages,
fragile.
Les mots comme les oiseaux - poissons -
sont égarés,
volontaires ou non,
à mal escient,
sur un instrument sans corde;
La poésie sans partition,
fragile.
Ursulla Pinon - funambule -
nous joue son numéro,
accroche les couleurs et le trait,
malmène les mots et le dessin,
nous piège,
avant l'envol...
touchante.
Comme un tableau
nous accompagne, longtemps.
- Monsieur -
La Mère des Poissons abandonnés de Ursulla Pinon
aux éditions Vedrulla.
Info libraires : diffusion par le Comptoir des Indépendants.
L'alliance du dessin et du texte,
une même écriture,
indissociables et malhabiles,
ponctuée de croches, d'enfantillages,
fragile.
Les mots comme les oiseaux - poissons -
sont égarés,
volontaires ou non,
à mal escient,
sur un instrument sans corde;
La poésie sans partition,
fragile.
Ursulla Pinon - funambule -
nous joue son numéro,
accroche les couleurs et le trait,
malmène les mots et le dessin,
nous piège,
avant l'envol...
touchante.
Comme un tableau
nous accompagne, longtemps.
- Monsieur -
La Mère des Poissons abandonnés de Ursulla Pinon
aux éditions Vedrulla.
Info libraires : diffusion par le Comptoir des Indépendants.
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