À l'heure où sort le rapport Zelnik, il est toujours temps de lire La Bataille Hadopi car les attaques contre le net se multiplient.
À se demander pourquoi nos gouvernants critiquent la politique de la Chine? Seraient-ils envieux?
À toujours pratiquer cette politique de repli et de défense nationale, il est des questions que l'on se pose!
De quoi parlent-ils? Des créateurs? De spoliation des artistes?
On croit rêver! Et Nicolas Sarkozy de renchérir sur un rapport qui n'est pas, en soi, inintéressant!
Que recherchent-ils en fin de compte? Un monopole d'État au profit de quelques industriels-amis?
Je vous laisse juge...
Sous prétexte de respect des droits d'auteur, le gouvernement veut filtrer, "dépolluer" les réseaux. Il y a de quoi trembler.
Il suffit de regarder les conséquences du droit à l'image dans la presse - floutage, autocensure, caviardage - pour constater les résultats déplorables des politiques batonnières.
Il suffit d'être en opposition avec la ligne dominante pour se demander s'il ne va pas falloir faire ses valises.
À noter également que ces mêmes donneurs de leçons se permettent des largesses avec le droit d'auteur: en décembre 2009, Frédéric Lefebvre reprenait un article de slate.fr sans l'autorisation de son auteur; dans les mêmes moments, les jeunes de l'UMP utilisaient sans autorisation une bande-son pour illustrer un clip où se tortillaient des ministres. À bon entendeur!
Quelles autres solutions apportent-ils? Des taxes, encore et toujours, au coup par coup, modulables à merci; on donne ici, on reprend là.
Rapidement, personne ne comprendra plus rien, on s'habituera simplement, on payera et personne ne contrôlera plus la destination de ces sommes perdues dans le grand gaspillage public. Inlassablement, on retombe dans le schéma classique et désolant du système français.
Autre solution: l'offre légale! Avec une carte de téléchargement subventionnée entre 50 et 200 euros! Il suffit de regarder un peu les tarifs pratiqués par l'INA pour ouvrir grand les yeux. Si le prix est prohibitif, autant couper le cordon: laissons l'Internet aux riches ( le pauvre étant un voleur, un pirate, un malfaisant, coupable de tous les vices)! Les indigents auront l'accès aux services publics - sûrement payants un jour ou l'autre- sur des bornes dédiées.
Et qu'ils interdisent la lecture de la Bible pendant qu'ils y sont! Seules quelques personnes désignées ou nommées auront le droit de divulguer le savoir, la connaissance ( après l'avoir filtrée bien sûr!) .
Ouf...
Il est grand temps d'aborder La Bataille Hadopi car je m'emporte et les mouvements d'humeur ne font pas très sérieux. Ce livre est donc une réflexion collective sur l'Internet, rédigée par des personnes concernées par ses enjeux, impliquées réellement. Ces interventions multiples contiennent également des rappels historiques et sociologiques riches d'enseignement. Les contributeurs proposent des idées neuves, indépendantes de tout pouvoir politique ou économique. Il y a un travail de combat ( même si je n'en partage pas tous les termes) , des propositions intéressantes pour tous les utilisateurs. Leur discours n'est pas biaisé par des arrières-pensées scélérates. Les auteurs ont compris les enjeux de l'Internet et les inquiétudes qui entourent ce nouvel outil. Ils en ont cerné les atouts, posément, sans le diaboliser ni le considérer comme une vache à lait potentielle. La Bataille Hadopi est une précieuse analyse de cette période charnière dans le développement d'Internet.
- Monsieur -
La Bataille Hadopi par un collectif d'auteurs aux éditions In Libro Veritas, 2009.
Disponible sous différents formats, également en version gratuite sous PDF.
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