dimanche 27 mai 2012

Distribution : les joies de la mécanique

La mécanisation des chaînes d'emballage du Livre entraîne parfois des oups et des bings. Soyons honnêtes,  les oups sont aussi rares que les bings.
Prenons quelques exemples pour égayer nos propos :

L'utilisation de feuilles plastiques qui enveloppent les ouvrages dans les cartons se généralise. Cela permet de maintenir tout ce beau monde au fond des colis.
Ce système est efficace. Il a fait ses preuves, quoique... ce livre était au dessus du lot, il a subi les outrages d'un scellement plastique thermodurcissable :

Requiescat in Pace

fermeture thermodurcissable à la hussarde

Il y aurait bien sûr des moyens d'éviter ce genre de fâcherie en maintenant les feuilles plastiques avec des étiquettes ou en protégeant les livres avec un carton. Certains y ont pensé :


english touch

version française

D'autres curiosités arrivent aussi comme ces livres coincés dans l'emballage :

Aïe !

Re-Aïe !

Mais il faut reconnaître que ces incidents demeurent anecdotiques et n'ont pas plus de valeur que le témoignage au long cours d'une vie de metteur à part. Banalités d'un quotidien. Que voulez-vous, quand on vieillit, on se raccroche à des futilités.

- Monsieur -

vendredi 25 mai 2012

Horizons bas-normands / Heures de rêve


Comment résumer un poète que le temps à ranger dans les étagères de l'oubli ?
Comment parler de son sentiment d'exil (ô combien partagé ! ),
de son amour d'un pays, d'un patelin, qu'il transmet sans haine ni mépris,
de l'amour en partage, de son profond humanisme ?
Louis Robert, auteur normand du début du XXème siècle, s'est si bien décrit dans Poète (repris un peu plus bas) qu'il n'est pas besoin d'en rajouter.


"Je voudrais que mes vers..." précise-t-il,
 
Je voudrais qu'à la foule ils apportent toujours
Le vivant réconfort d'une parole humaine;
Qu'ils sachent exprimer combien mon âme est pleine
de doutes et d'espoirs, de tendresse et d'amour !

Et je voudrais aussi que sans cesse ils redisent
Que rien n'est, ici-bas, plus grand que la Bonté
Et, qu'amant de la paix, je chéris la beauté
De l'idéal sacré que nos cœurs divinisent ;


Ces quelques poèmes vous permettront, j'espère, de le (re)découvrir et d'en apprécier le lyrisme.   

 
Mes aïeux

Mes aïeux n'étaient pas de ces êtres frivoles,
Ni de ces courtisans ne songeant qu'aux plaisirs,
Ni de ces désœuvrés occupant leurs loisirs
À des distractions toutes vaines et folles.

C'étaient des paysans, c'étaient des laboureurs
Qui connurent parfois des heures bien amères.
Ils cultivaient leur champ et travaillaient la terre,
Écrasés sous le poids de leur rude labeur.

- Pourquoi s'intéresser à la triste figure
De ces pauvres manants, croquants et culs-terreux,
Célébrez, m'a-t-on dit, plutôt les gens heureux,
Vos vers seront, ma foi, de plus belle facture.

Il ne me convient pas d'encenser les puissants.
Je préfère exalter les vertus de la plèbe
Et tous ces braves gens, ouvriers de la glèbe,
Auxquels songe aujourd'hui mon cœur reconnaissant.

Si quelqu'un le connaît, je veux qu'il me le nomme,
Est-il sous notre ciel un plus noble métier
Que celui du semeur lançant d'un geste altier
Les féconds grains de blé qui nourriront les hommes ?

Retour

Qu'es-tu venu chercher en ce calme village :
Des beaux jours envolés, est-ce le souvenir ;
Mû par un sentiment que rien ne peut ternir,
As-tu voulu revoir les lieux de ton jeune âge ?

Vois, la maison n'est plus que tu chérissais tant,
Nos gens ne parlent plus le savoureux idiome,
Les tuiles et l'ardoise ont remplacé le chaume
Et de clairs magasins les boutiques d'antan.

Des êtres sont partis attirés par la ville,
Les cloches ont sonné, pour d'autres, le trépas,
Des "horsains" sont venus que tu ne connais pas :
Le destin est puissant et l'homme n'est qu'argile.

Mais les oiseaux joyeux gazouillent dans le bois,
Dans les prés odorants paissent nos vaches rousses,
Sous l'éclatant soleil, croissent de frêles pousses
Et le ruisseau murmure encor comme autrefois.

Troublés, des amoureux passent devant l'église
Et dans l'air attiédi, fin, léger, vaporeux,
Ils gagnent à pas lents le petit chemin creux
Dont l'ombrage accueillant les enchante et les grise...

En toi ne sens-tu pas naître l'enivrement ?
Si le temps, prisonniers, sur son char nous emporte,
La vie est là, partout... De souffrir que t'importe,
Si l'émoi fait plus fort battre ton cœur aimant !

Livres

Muets gardiens de tant de choses,
Qui de nos cœurs chassez l'ennui
Quand, seuls, éloignés de tout bruit,
Nous entr'ouvrons vos pages closes :

Compagnons des heures moroses
Que souvent ramène la nuit
Lorsque, lassé, le jour s'enfuit
Et que plus pâles sont les roses ;

Vous dont l'empire envahissant
À mon esprit d'adolescent
Sut verser des mots d’espérance,

Livres, mes amis, mon seul bien,
Vous que j'aime depuis l'enfance,
Qui donc romprait notre lien ? ...

Silence

Silence des malins aux doux feux de l'aurore,
Quand les amants lassés s'arrachent au sommeil,
Silence de la terre à l'heure du réveil
Quand près de soi l'on sent l'être que l'on adore ;

Silence des midis, quand, riant à la flore,
Parant femmes et fleurs d'un éclat plus vermeil,
De lumière baignant les jardins, le soleil
Crée un enchantement plus séduisant encore ;

Silence des matins, des midis et des soirs,
Toi qui porte enclos nos plus secrets espoirs,
Toi pour l'Homme pensant le refuge suprême,

Le souverain des champs, des plaines et des bois,
Des lieux où l'on médite, ô silence je t'aime,
Toi qui fus le témoin de mes premiers émois ! ...

Partir, partir à deux...

Partir, partir à deux vers l'accueillante grève
Et, loin des importuns, couple heureux, couple uni,
Se blottir, frémissants, dans la tiédeur d'un nid,
                Se griser d'un beau rêve.

Sentir près de son sein que la flamme soulève
L'être que l'on chérit d'un amour infini.
Se plaindre seulement, songe à peine fini,
                Que l'heure soit trop brève.

Puis, attendant le soir, laisser s'enfuir le jour,
En écoutant des mots nés d'un commun amour
                 La musique légère.

Doux mots qui tour à tour rendent triste ou joyeux
Et muent en un palais la plus humble chaumière
                 Lorsqu'on les dit à deux.

Louis Robert

Le poète

Le poète est celui que tout impressionne :
L'idyllique printemps sous son frêle habit vert,
Le radieux été, le nostalgique automne
Et même la saveur de l'âpre et rude hiver.

Que l'ardente nature ait salué l'aurore
Ou que le crépuscule ait annoncé la nuit,
Le soleil caressé la fleur qui vient d'éclore,
À toute heure du jour son rêve le poursuit.

Il le poursuit encor par les longs soirs de veille,
Lorsque le clair de lune illumine les cieux
Ou qu'un manteau revêt la ville qui sommeille.
Alors, son cœur ému converse avec les dieux.

Confiant à ses vers le trouble de son âme,
Il communie avec l'immense paix du soir
Et l'inspiration l'éclairant de sa flamme
Dissipe son tourment, gonfle son cœur d'espoir !

S'il chante la beauté de sa terre natale,
il sait qu'il est aussi, plus loin que sa maison,
D'autres champs, d'autres ciels et d'autres cathédrales
Et que tout horizon cache un autre horizon.

et solidaire ainsi de la famille humaine,
Il exalte l'amour et ces temps espérés
Où n'existeront plus et la guerre et la haine,
Car les peuples enfin s'en seront libérés.

Un souffle généreux anime sa pensée.
Il souffre quand il voit souffrir autour de lui
Et souvent son cœur saigne et son âme est blessée
devant les pauvres gens que l'espoir, même, a fui.

Il va droit son chemin. Et, si la mort l'enlève,
De fraternelles mains transmettant son flambeau
(Quelques feuillets épars où sont enclos les rêves... )
Font qu'il reste vivant par delà le tombeau !

Lessay, fleur des landes
T'es triste sous ton mantet d'breume
Et ry'in au mûnd ne te distrait.
Ô ma bell'lainde, graind comm'la mé,
Ô ma Graind-Lainde de Lessay.
Louis Beuve

J'aime mon vieux Lessay, sa lande et sa landelle,
Son havre au sable d'or, son sinueux cours d'eau, 
J'aime sa vieille église et le noble château
Auxquels, malgré les ans, je suis resté fidèle.

Fougères et genêts, bouais-jan, pins rabougris,
La grand-lande s'étend, sinistre et monotone.
De ses pâles rayons, le froid soleil d'automne
Tente en vain de percer d'épais nuages gris.

Qu'il fait bon parcourir ta solitude immense,
Lande de mon pays, voisine de la mer.
Qu'il est doux de rêver dans ce vaste désert
Où sans le bruit du vent règnerait le silence.

Mais quelle est cette tour, là-bas, à l'horizon,
Dont je perçois le dôme au milieu des feuillages,
quelle est cette oasis et quels sont ces ombrages
À l'aimable ton roux caressant les maisons ?

C'est mon pays natal, son marais, sa landelle,
C'est le pont sous lequel passe un riant cours d'eau,
C'est l'église romane et l'antique château
Auxquels, malgré les ans, je suis resté fidèle.

Tempête sur la Hague

Le vent souffle et gémit. La mer est déchaînée.
La tempête fait rage et le Nez de Jobourg
Sous la brume est caché. Tel un bruit de tambour,
J'entends le grondement de la vague acharnée.

Les durs pêcheurs normands à la peau basanée,
De Saint-Germain-des-Vaux, de Goury, de Cherbourg,
De tous les ports voisins sont partis dès le jour :
Rentreront-ils, ce soir, de leur rude tournée ?

Le Cap est là tout près, je le vois d'Escalgrain.
Sinistre il se profile et l'angoisse m'étreint.
La nuit bientôt descend. Un phare, au loin, s'allume.

Rayons étincelants, puissent tous nos pêcheurs,
Résistant à l'assaut des vents et de la brume,
Retrouver de leur toit la paix et la fraîcheur !...

Horizons bas-normands Heures de rêve Amour du sol Amour des hommes de Louis Robert
publié en 1937 sans nom d'éditeur.

- Monsieur -

dimanche 20 mai 2012

Et alors, et alors....

Frontispice du roman À fond de cale paru dans la bibliothèque rose (édition de 1904 dans une traduction de Mme Henriette Loreau).

Mon Auditoire. Illustration de Loudan.


Écrit par le capitaine Mayne-Reid, c'est l'histoire d'un vieux marin qui raconte son premier voyage... au fond d'une cale avec les rats.
L'ouvrage est accessible en ligne aussi facilement que gratuitement. Quant aux illustrations qui l'accompagnent, si elles sont reproduites, il vaut mieux oublier : leurs numérisations ne valent guère mieux que les photocopies monochromes des années 80.

Un vrai dommage pour le droit moral des auteurs.


- Monsieur -

vendredi 18 mai 2012

Être Libraire

La collection Être des éditions Lieux-Dits est centrée sur le monde du travail ; chaque ouvrage est consacré à un métier, chacun d'eux étant décrit par le biais de spécialistes et de professionnels.

Arrêtons-nous sur un métier qui nous est cher : libraire.
Frédérique Leblanc est une enseignante-chercheuse spécialisée dans les métiers du Livre, particulièrement ceux de la librairie. Auteure de nombreux articles sur le sujet, elle a participé au très bel ouvrage sur l'Histoire de la Librairie Française paru il y a quelques années au Cercle de la Librairie dont le prix reste malheureusement prohibitif (de 159 euros, il est passé à 96).

Suivant le principe de la collection, l'ouvrage aborde tous les aspects de la librairie même les moins reluisants (que ce soit l'usure des corps, la difficulté à s'épanouir, ou l'impossibilité salariale de se loger décemment dans les grandes villes). C'est suffisamment rare dans les ouvrages destinés à l'orientation professionnelle pour être souligné.

Un bref historique suivi d'un état des lieux permet de se situer par rapport à un projet d'avenir.
Pour qu'il n'y ait pas tromperie,  Frédérique Leblanc prend le soin de préciser que les métiers diffèrent selon l'endroit où l'on exerce, de simple vendeur à vrai libraire.
Et il ne faut pas se leurrer, malgré les échanges, le plaisir et la satisfaction que l'on peut éprouver à "partager" le Livre, le métier est difficile.
De nombreux témoignages viennent émailler les propos de l'auteure et les photos illustrent très bien le quotidien du libraire, notamment par la présence des cartons.

Ceci dit, des libraires continuent d'exercer avec passion et mérite, des jeunes gens enthousiastes et lucides arrivent avec des idées et des envies nouvelles. Souhaitons-leur tout le bonheur possible ! Et beaucoup de courage.

Être libraire est une publication très bien faite, claire, aérée, bien construite. Frédérique Leblanc examine tous les pans de la librairie avec une franchise et une concision rigoureuse. Ce titre devrait d'ailleurs se trouver dans tous les centres d'orientation pour que la décision d'être libraire ne soit plus un rêve insensé mais devienne un choix conscient et réfléchi.

Être Libraire de Frédérique Leblanc paru aux éditions Lieux-Dits en Octobre 2011.
Photographies : Rose Indélébile.


- Monsieur -

lundi 14 mai 2012

Édition - librairie et l'achat - citoyen.

Autrefois, les commerçants n'auraient jamais affiché leurs difficultés financières... ou alors à contre-cœur. Il y allait de l'honneur.
Les temps changent, désormais, on n'hésite pas à faire appel à la citoyenneté.

les requins marteaux

L'achat devient un acte militant, une forme de mécénat.
Ainsi, le Flâneur des Deux Rives annonce une expo-vente de dessins originaux.


Encore un libraire en délicatesse ? Apparemment, ce serait avec son bailleur...
On ne pourra pourtant pas lui reprocher d'avoir fait le maximum depuis deux ans (entre les animations et la vie de quartier... ).
À quoi bon ? Quelque soit l'endroit, les libraires continuent de rendre les armes. Et l'on s'interrogera sur leur entêtement à ne pas faire de massages ni poser des faux ongles, un truc dans l'air du temps, un truc qui marche, car ce ne sont pas les aides (notamment de la Semaest) qui ramèneront les jeunes à la lecture (telle que nous la connaissons), la clientèle aux livres (du moins suffisamment pour vivre) .
À ce titre, l'entretien que Jacques Noël, libraire du Regard Moderne à Paris, accorde à Cajón Kiddo, amène à de nombreuses réflexions sur le métier et sur le temps qui passe...

- Monsieur -

vendredi 11 mai 2012

Présidentielle

Même durant la campagne, les libraires n'ont pas reçu autant de livres sur les élections que depuis une semaine (toute proportion gardée). Si la palme de la rapidité et de la prévoyance * revient à l'Archipel avec deux titres publiés le même jour, le 9 mai 2012 :

* (deux équipes de journalistes ont suivi les candidats jour après jour depuis l'automne 2011)



mon préféré est paru le 11 mai 2012 aux éditions Privat : François Hollande Président élu.


Et alors ?  Et alors ?!

Ce n'est pas très sérieux, le commentaire est un peu court...
j'en conviens, mais il y a dans ce livre une page que j'aime particulièrement.

François Hollande Président élu, c'est un livre-souvenir, une date marquante pour un enfant,
un enfant normal qui s'en mordra sûrement les doigts :


- Monsieur -

François Hollande, de la Corrèze à l’Élysée de Christine Pouget et de Corinne Delpuech
aux éditions de l'Archipel.
Nicolas Sarkozy, les coulisses d'une défaite de Arnaud Leparmentier
aux éditions de l'Archipel.
François Hollande, Président élu de Sibylle Vincendon avec des photos de Marc Chaumeil
et une préface de Serge Raffy aux éditions Privat.

mardi 8 mai 2012

Matériaux + Art = Œuvre

Matériaux + Art = Œuvre, le titre n'est guère explicite. Heureusement un cartouche nous éclaire :  
Quand les artistes contemporains font appel à des matériaux naturels ou recyclés ! Il ne s'agit donc pas d'Architecture, de Design ni de Mode mais d'Art contemporain.

Tristan Manco présente 38 artistes qui "luttent" contre la sur-consommation en jouant de la récupération.
J'entends déjà les soupirs exaspérés des amateurs blasés. Il est vrai que le concept est vendeur et que, même s'il est actuellement à la mode, il est loin d'être nouveau (début du XXème siècle). Ne boudons pas.

Il en résulte un livre aussi hétéroclite que le thème exploité est large : l'utilisation de matériaux naturels ou recyclés ouvrant des possibilités multiples.
Pourtant, Tristan Manco arrive à donner une unité à l'ensemble. Son choix est subjectif (avec une large place consacrée à la sculpture), réducteur à plus d'un titre (il n'est, par exemple, pas question d'Art brut) mais son regard est aiguisé.

La démarche se veut "professionnelle", plus réfléchie qu'impulsive. Le travail est soigné : ici, "récupération" ne veut pas dire "misérable". Il y a de la technique et des moyens mis en œuvre dans la création.
La qualité se mêle à l'originalité et, le grand format du livre, la mise en page aérée, les nombreuses photos couleur rendent un hommage légitime aux artistes présentés.

En somme, voilà un bel ouvrage qui permet de découvrir des créateurs de tout pays pas forcément reconnus par les Institutions. La courte présentation de chacun d'entre-eux en tête de chapitre est d'ailleurs bienvenue.


- Monsieur -

Matériaux + Art = Œuvre de Tristan Manco paru aux éditions Pyramyd en Avril 2012.

Voilà la liste des artistes : Felipe Barbosa, Andrés Basurto, Zadok Ben-David, Robert Bradford, Peter Callesen, Monica Canilao, Klaus Dauven, Gabriel Dawe, Baptiste Debombourg, Brian Dettmer, Elfo, Ron Von der Ende,Faile, Rosemarie Fiore, AJ Fosik, Fumakaka, Sayaka Kajita Ganz, José Enrique Porras Gómez, Hiroyuki Hamada, Haroshi, Valerie Hegarty, Luiz Hermano, Florentijn Hofman, Michael Johansson, Anouk Kruithof, Jae-Hyo Lee, Luzinterruptus, Maria Nepomucceno, Henrique Oliveira, Erik Otto, Mia Pearlman, Lionel Sabatté, Chris Silva, Lucas Simões, Yuken Teruya, Luis Valdés, Felipe Yung, Carlos Zúñiga.