vendredi 3 octobre 2008

Sous la surface des roses

Gregory Crewdson est un photographe à l'univers très particulier.
Avant la parution de ce livre en français, je l'ai cherché chez d'autres libraires parisiens, spécialisés en photos et graphisme. Je leur ai demandé s'il existait d'autres titres de cet artiste disponibles en France. Mais ni à La Chambre Claire, ni au Regard Moderne (librairie incroyable, à voir absolument si on veut se rendre compte du sentiment d'Ali Baba quand il a découvert sa caverne... le libraire est une mine de savoir et de gentillesse) Gregory Crewdson n'était représenté. Et d'après ces spécialistes, aucun autre photographe n'a d'univers similaire.
Ses clichés, à la mise en scène cinématographique, sont très colorés, la lumière est travaillée, et pourtant l'abattement des personnages rend sinistre ces prises de vues.

Les détails sont très importants chez Crewdson: chaque photo mérite plusieurs regards. A la première vision, on trouve le sujet souvent sordide, toujours triste. Puis on observe un peu mieux, on découvre que ce qu'on prenait pour de la terre recouvrant un lit et une moquette est en réalité un amas de roses. La tristesse reste, mais l'histoire n'est plus la même.
J'ai fait le test avec une collègue, qui trouvait ces clichés un peu rudes. Elle a fini par me demander ce qui avait bien pu se passer avant la prise de vue. Et après...
En librairie les clients sont curieux, ouvrent le livre et découvrent ces photos. Et les même réflexions tombent...

La préface de Russell Banks éclaire encore un peu plus le lecteur sur le travail de Crewdson, et nous permet de mieux l'appréhender.

La curiosité étant un des meilleurs défauts qui soit, laissez-vous tenter, demandez à votre libraire préféré de vous présenter ce photographe hors norme...

-Madame-

Sous la surface des roses
de Gregory Crewdson
éd. Textuel 2008